Comment la visioconférence a changé notre image

Le recours à la visioconférence a boosté le nombre d’opérations de chirurgie esthétique en France depuis le déconfinement. 

Hakima Bounemoura, journaliste au Journal 20 Minutes a interviewé Tracy Sayag, directrice générale de la Clinique des Champs-Elysées, sur ce nouveau phénomène de société.

Dans cet article :
Le complexe « Zoom Dysmorphia »
Les demandes les plus fréquentes

Le complexe « Zoom Dysmorphia »

Pour les télétravailleurs, l’écran est devenu un miroir pas très flatteur qui met en évidence nos défauts et nos imperfections. 

Des chercheurs américains parlent de « Zoom Dysmorphia » ou « Zoom Face Envy » pour qualifier ce complexe.

Il naît chez des utilisateurs qui ne sont pas satisfaits de l’image qu’ils renvoient à l’écran.

La clinique des Champs-Elysées, l’une des plus importantes d’Europe, affiche une croissance d’environ 30 % par rapport à la même période l’année dernière. 

« Il y a eu un vrai boom des actes de chirurgie et médecine esthétique depuis la fin du premier confinement, et ça continue aujourd’hui. 

Tous les spécialistes en Europe et dans le monde ont fait la même constatation. 

Le recours quasi quotidien à la visio a renvoyé une image à des gens qui n’avait pas l’habitude de se regarder pendant des heures devant un écran », explique Tracy Sayag.

Les demandes les plus fréquentes

« Après s’être retrouvés deux mois exclusivement en visio, certains ont commencé à remarquer un regard fatigué, des cheveux qui se dégarnissent, des rides plus apparentes, une peau terne… 

Globalement, un air fatigué. 

Ces personnes-là ont alors eu envie d’avoir recours à la médecine esthétique, et ont franchi le cap ».

Les peelings, les injections ou encore la radiofréquence figurent ainsi parmi les actes les plus pratiqués.

« Cela concerne principalement tout ce qui est autour du regard

C’est aujourd’hui la partie du visage la plus importante, celle que tout le monde voit, même avec le masque. 

Ce sont les poches sous les yeux, les cernes, les pattes-d’oie, le front ridé, la queue du sourcil à remonter, la qualité de la peau… 

Et pour les hommes aussi, les petites pertes de cheveux sur le devant et la calvitie

Des choses auxquelles on ne faisait pas trop attention auparavant ».

Tracy Sayag précise que cela concerne autant les femmes que les hommes.

« Les quadras constituent 80 % des nouveaux patients que nous accueillons depuis un an. 

Contrairement aux jeunes générations – très à l’aise avec leur image –, les plus de 35-40 ans font moins de selfies, de stories sur Instagram, ou de FaceTime. 

Ils avaient donc moins conscience de l’image qu’ils pouvaient renvoyer, et font face aujourd’hui à un problème d’acceptation de soi ».

Avec le télétravail, un autre frein a été levé, celui de la convalescence. 

Plus besoin de poser des congés, et d’informer son entourage ou ses collègues. 

Avec en plus le port du masque, tout se fait aujourd’hui dans la plus grande discrétion. 

Et avec les mesures de restriction, – l’impossibilité d’aller au resto, au ciné, au théâtre ou en soirée –, les gens n’ont aujourd’hui quasiment plus de dépenses « loisirs ». 

« Ils disposent donc d’un budget qu’il n’aurait jamais eu auparavant pour améliorer leur apparence ».

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