La médecine esthétique, un secteur en forte croissance | Be Smart

Malgré le port du masque, l’industrie de la médecine esthétique ne connaît pas la crise, bien au contraire. Ce secteur qui affichait une forte croissance avant la pandémie, continue de performer. En France, le groupe Clinique des Champs Elysées est le leader du marché avec près de 17 millions d'euros de recette en 2020.

La journaliste Aurélie Planeix de la chaîne Be Smart a interviewé Tracy Cohen – Sayag, la directrice générale, sur les raisons de cette progression spectaculaire.

 
 

Quelle est la différence entre la chirurgie esthétique et la médecine esthétique ?

La chirurgie esthétique a toujours existé, c’est ce qui a démarré l’industrie il y a une trentaine d’années. Ce sont des opérations avec une anesthésie générale dans un bloc opératoire. On refait une poitrine, un nez, on fait un lifting, une liposuccion, etc. Ce sont des techniques bien rôdées avec peu d’innovation, qu’on va réitérer une fois, deux fois, maximum trois fois dans sa vie.

La médecine esthétique, c’est un nouveau secteur en pleine expansion depuis 5 ans qui propose des nouveautés quasiment tous les mois. Il y a énormément de problèmes qu’on peut résoudre avec la médecine et qu’on ne peut pas traiter avec la chirurgie, comme les rides, les taches pigmentaires, l’acné, les cicatrices, les vergetures, la cellulite, les petits amas graisseux, la chute de cheveux, etc.

Quel est le poids du marché de l’esthétique aujourd’hui ?

A la Clinique des Champs-Elysées, on a eu en 2021 plus de 90 000 rendez-vous de médecine et de chirurgie esthétiques. Sur ces 90 000 rendez-vous annuels, on en a 10 000 en chirurgie et 80 000 en médecine.

En médecine esthétique, on ne peut pas faire grand-chose en une seule fois. Si vous voulez améliorer la qualité de peau, prévenir l’âge, faire de l’épilation laser, stopper une chute de cheveux, etc. il faut des rendez-vous récurrents pour pouvoir traiter de manière efficace et, ensuite, faire de l’entretien.

C’est rare de rencontrer des gens qui n’ont pas au moins une chose sur eux avec laquelle ils ne sont pas à l’aise et qu’ils aimeraient, s’ils en avaient la possibilité, améliorer. Aujourd’hui, on arrive globalement à répondre à tout le monde.

En France, c'est un marché qui pèse 12 milliards d’euros. On est à 15% en moyenne de croissance par an sur les trois dernières années et au minimum sur les trois prochaines.

Ce marché est-il porté par les réseaux sociaux ?

On a constaté en 10 ans une augmentation sur la part de marché des moins de 35 ans. Quand je suis arrivée à la Clinique en décembre 2010, on avait moins de 5% de patients de moins de 35 ans. 10 ans plus tard, on est passé de 5% à plus de 50% des patients qui ont moins de 35 ans. L’accélération s’est ressentie surtout ces 3 – 4 dernières années.

Cette accélération est due bien sûr aux réseaux sociaux mais aussi à une offre en médecine esthétique très innovante qui répond à des demandes de plus en plus nombreuses et variées.

Depuis deux ans, on constate que la crise sanitaire a eu aussi un impact sur les plus de 35 - 40 ans qui s’identifient aux plateformes de visioconférences.

Quand on demande à nos patients qui viennent pour la première fois à la Clinique : « Qu’est-ce qui vous a motivés à passer le cap pour la première fois à 40 ans ? », ils nous parlent du retour visuel qu’ils ont eu à se voir sur un écran et nous disent : « je suis super en forme, je ne comprends pas pourquoi j’ai l’air totalement fatigué, pourquoi j’ai des cernes, pourquoi j’ai un visage un peu triste, j’ai envie de me sentir bien sur le plan personnel et professionnel ».

Y a-t-il un risque d’addiction ?

La majorité de nos patients sont très raisonnables, ils cherchent un accompagnement pour traiter un complexe qui les dérangent et pour se sentir mieux, mais ils ne sont pas du tout dans l’obsession de vouloir tout changer.

Notre mission est d’orienter les patients vers ce qui va être bon pour eux sur le long terme et pas forcément de dire « oui » à toutes les demandes. C’est le message que nous véhiculons au sein du groupe et sur nos réseaux sociaux.

Avez-vous assez de recul sur les innovations ?

Miser sur l’innovation fait partie de notre stratégie. On investit annuellement 10 millions dans les nouvelles technologies pour nos cliniques en France et à l’étranger.

On ne travaille qu’avec des laboratoires qui sont dans le top 3 à l‘échelle mondiale et nous proposent des appareils qui bénéficient déjà d’un recul : Elles ont le marquage CE, l’autorisation FDA, il y a de nombreuses études cliniques, etc.

Ensuite, on teste la machine pendant trois mois sur des patients « volontaires ». Les points importants qui vont déterminer la décision finale sont : « Le traitement est-il douloureux, quels sont les effets secondaires, va-t-on pourvoir reprendre le travail immédiatement, qu’est-ce que l’entourage va remarquer, quels sont les résultats, etc. ? »

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