Dans un décor de boudoir, des jeunes femmes très maquillées, cheveux lisses et sac griffé sur les genoux, s’observent sur leur écran en mode selfie.
Escarpins à pompons et lèvres repulpées, elles évaluent l’ampleur des retouches nécessaires pour ressembler, dans la vraie vie, à leurs versions idéalisées par les filtres.
Ces outils qui effacent les imperfections, lissent la peau, agrandissent les yeux et amplifient les lèvres.
Car la plupart des jeunes patients ne viennent que pour cela : corriger des détails.
L’émergence, depuis quelques années, de techniques peu invasives a popularisé la médecine esthétique – au détriment de la chirurgie.
« Nous recevons 4000 patients par mois, dont seulement 500 qui se font opérer, explique Tracy Cohen, 33 ans, directrice de l’établissement.
Instagram et Snapchat sont devenus un formidable terrain de recrutement de nouveaux clients.
Formée à l’université Paris-Dauphine et ancienne employée chez Rothschild, Tracy Cohen a quitté la finance en 2011 pour prendre la tête de la clinique cofondée par son père.
Elle maîtrise aujourd’hui les codes des réseaux sociaux mieux que quiconque.
Chaque jour, elle publie des vidéos où on la voit prendre un café avec l’animatrice Daphné Bürki, défiler dans les couloirs de la clinique aux côtés d’un mannequin ou encore « liker » les messages de Nabilla.
Cinq personnes s’occupent à plein temps du compte Instagram de la clinique des Champs-Elysées.
Une partie de leur travail consiste à reposter les « stories » publiées après leur passage par des patients célèbres sur le réseau favori des 16 – 25 ans.
Et Dieu sait qu’elles sont nombreuses, les stars de la télé-réalité, à remplir les salles d’attente des cliniques.