En France, la publicité est totalement interdite pour la médecine. 

Pourtant, la Clinique des Champs-Elysées a réussi à devenir la marque incontournable du secteur de la chirurgie esthétique grâce aux influenceurs. 

La journaliste Cécilia di Quinzio du Magazine Stratégies a interviewé Tracy Sayag, sa directrice générale.

Dans cet article :
Objectif : Se faire connaître sans publicité
Moyens : Devenir l’amie des influenceurs
Résultat : Une ascension business inédite pour une clinique

Objectif : Se faire connaître sans publicité

En 2011, Tracy Sayag quitte sa carrière chez Rothschild pour redresser la santé financière de la Clinique des Champs-Élysées. 

Elle est résolue à en faire un centre d’excellence en médecine esthétique.

Mais la structure perd à l’époque beaucoup d’argent et ce type de chirurgie pâtit de sa mauvaise image. 

Pendant cinq ans, la jeune entrepreneuse s’emploie à restructurer entièrement la société, de fond en comble.

Elle aligne son image sur sa nouvelle identité de marque : branchée, moderne et décalée.

Mais comment faire connaître son offre dans un contexte où en France, la publicité pour le secteur médical est totalement interdite ? 

« Nous avions un savoir-faire, 80 médecins, une centaine de salariés, 3000 m² en plein cœur de Paris, et nous ne pouvions pas nous promouvoir, expose la jeune entrepreneuse. 

Le bouche-à-oreille entre chirurgiens et entre clients satisfaits fonctionnait, mais ce n’était pas suffisant. »

Moyens : Devenir l’amie des influenceurs

Un événement non calculé va propulser la marque : la venue de la star de téléréalité Manon Marsault, suivie de ses amies, elles aussi influenceuses reconnues sur les réseaux sociaux.

Ces jeunes femmes, qui documentent leur vie sur Snapchat, ne dérogent pas à leurs habitudes et publient de nombreuses vidéos de leur séjour. 

Surtout, elles prennent le soin d’ajouter le lien du site de la clinique dans leurs stories, de manière spontanée. 

Tracy Sayag précise : « Aucun contrat ne me lie aux influenceurs, aucune relation commerciale. Elles viennent en tant que patientes, et payent les services et les soins prodigués.

Je pourrais démarcher des célébrités pour leur offrir un soin du visage et avoir des retombées, mais ce n’est pas ma méthode. 

Mon parti pris, pour que cette communication soit crédible, c’est de générer une envie sincère de venir. 

Ces personnes médiatisées sont devenues des amis. Cela suppose de n’avoir aucun contrôle sur les contenus. 

Dès lors, notre rôle consiste à satisfaire au maximum les clients pour s’assurer une belle couverture. »

Résultat : Une ascension business inédite pour une clinique

C’est l’effet boule de neige. 

Le site internet de la société passe, malgré l’interdiction d’acheter des mots-clés sur les moteurs de recherche de 40.000 à 200.000 visites par mois. 

« Les contenus des influenceurs provoquaient de véritables pics d’audience. 

Par exemple, une story de Nabilla vaut environ cinq passages télévisés en termes de trafic et de prises de rendez-vous », révèle l’entrepreneuse. 

En trois ans, la clinique est passée de 5.000 à près de 80.000 abonnés sur Instagram. 

La marque est devenue référente et sa communauté fidèle et engagée. 

La Clinique des Champs-Elysées honore aujourd’hui 5.000 rendez-vous par mois contre 500 en 2013. 

Les réseaux sociaux ont également permis de rajeunir la patientèle : 50% de patients ont moins de 35 ans versus 10% en 2011. 

De 2016 à 2018, la clinique atteint 13 millions d’euros d’activité

Cela a permis l’inauguration d’un nouvel établissement à Lille et des ouvertures prévues à Bordeaux, Lyon, Nice et New York.

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