Il ne faudrait pas de la publicité parce qu’on touche à la santé ?
C’est un sujet qui est pour nous en tant que chef d’entreprise au cœur d’une problématique actuelle hyper-importante.
On est confronté sans cesse à des demandes d’informations des patients mais dès que cela touche à de l’esthétique, que ce soit chirurgie esthétique, médecine esthétique, esthétique dentaire, la publicité est interdite.
Et tous les flyers qu’on trouve à l’intérieur de la Clinique ?
Les flyers, c’est de l’information, mais on n’a aucune publicité, on n’a aucune activité payante.
Pas de publicité dans les magazines par exemple.
Pourtant la salle d’attente ne désemplit pas. Des hommes, des femmes, tous milieux sociaux et des personnes jeunes, de plus en plus jeunes.
La raison ? Ces photos postées sur les réseaux sociaux. Oui, rien n’interdit à la directrice de la Clinique de poser avec ses patients les plus célèbres.
Pour la jeune génération, les stars de la télé-réalité et de la télévision.
Une publicité hors-contrôle et gratuite qui amène donc de plus en plus de clients sur ses fauteuils.
Leur unique obsession : le paraître.
Vous avez des patients qui disent : « Je veux ce sourire-là » ?
Bien sûr, on a des patients qui vont nous montrer le type de sourire, d’alignement des dents ou de couleur, en nous disant, c’est ce que j’aimerais avoir.
La teinte bleach est à la mode.
Le côté trop blanc, blanc lavabo, c’est quelque chose qui plaît à l’étranger.
On a aussi pas mal de demandes et on le fait.
C’est le patient qui détermine ce qui lui convient.
Est-ce que ces patients viennent aussi parce qu’il y a une pression sociale ?
Oui. Le développement des réseaux sociaux a eu un impact assez important dans la tête des patients, parce qu’on se prend en photo quasiment tout le temps.
De près, on voit plus tous les petits défauts.
Si on peut avoir des traitements qui sont légers, qui ne se voir pas forcément mais qui vont donner tout de suite dès le réveil une bonne mine, avoir un beau sourire, pourquoi s’en priver ?
C’est un budget qu’on met, qu’on se fait offrir, on travaille aussi pour.
Il y en a qui s’offrent un blanchiment des dents ?
Cela peut être un cadeau, exactement comme on peut offrir un soin chez la manucure ou dans un spa.
Si on sait que cela peut faire plaisir à l’autre, ça reste un super-cadeau.
Une communication redoutable, l’acte médical deviendrait presque aussi anodin qu’un rendez-vous en institut de beauté.
Et c’est le jackpot pour la clinique. En deux ans ce nouvel espace rapporte déjà 20% du chiffre d’affaires total de cette clinique qui s’élève à 7,5 millions d’euros chaque année.