Jeûne hydrique : tout ce qu’il faut savoir avant de jeûner plusieurs jours

Le jeûne hydrique consiste à ne consommer que de l’eau sur une durée déterminée.
Pratiqué depuis des siècles, il revient aujourd’hui sur le devant de la scène pour ses effets revitalisants, notamment en naturopathie et dans les démarches de bien-être.
Ce guide vous explique les effets du jeûne hydrique sur l’organisme, comment le pratiquer sans danger, et s’il vous convient.
Qu’est-ce que le jeûne hydrique ?
Le jeûne hydrique implique l’abstention totale de nourriture, ne laissant place qu’à l’eau.
Il peut durer de quelques heures à plusieurs jours.
Il peut être envisagé comme une cure ponctuelle pour rééquilibrer l’organisme, sans se substituer à une hygiène de vie sur le long terme.
Le corps préserve les protéines musculaires autant que possible sur un jeûne court.
Un jeûne long (plus de 3 jours) doit impérativement être encadré médicalement.
Quels sont les bienfaits du jeûne hydrique ?
Diminution de l'inflammation
Le jeûne peut contribuer à atténuer l'inflammation en réduisant certains marqueurs, comme la CRP et certaines cytokines.
Cette réduction de l'inflammation peut être bénéfique pour soulager certaines maladies chroniques, telles que le diabète, les pathologies cardiovasculaires ou les troubles auto-immuns.
Activation de l’autophagie
L’autophagie est un mécanisme de "nettoyage" interne des cellules, favorisé par l’absence d’apport alimentaire.
Il aide à éliminer les composants endommagés et soutient la régénération cellulaire.
Repos digestif et métabolique
Le système digestif étant mis en pause, l’organisme peut mobiliser ses ressources pour réparer, détoxifier et rééquilibrer les fonctions hormonales.
On observe souvent une amélioration de la sensibilité à l’insuline et de la gestion de la glycémie.
Perte de poids
Le jeûne hydrique entraîne une perte de poids rapide (eau + graisse).
Mais sans une reprise alimentaire saine, les kilos reviennent vite.
Ce n’est donc pas une méthode de régime durable, mais un possible point de départ vers de meilleures habitudes.
Comment bien jeûner ?
Quelle durée ?
Un jeûne de 2 à 3 jours est considéré comme sûr pour une personne en bonne santé.
Au-delà, un suivi médical est fortement recommandé.
Préparation alimentaire
Allégez progressivement votre alimentation quelques jours avant :
- Privilégiez les bouillons, légumes cuits, céréales complètes.
- Éliminez les plats industriels, gras ou sucrés.
Cela limite les symptômes désagréables en début de jeûne.
Hydratation
Buvez 2 à 3 litres d’eau par jour.
Pour compenser la perte d’électrolytes (sodium, potassium, magnésium), ajoutez un à deux verres d’eau fortement minéralisée, comme la Saint-Yorre ou la Vichy Célestins.
En cas de fatigue ou de maux de tête, une toute petite pincée de sel dans un grand verre d’eau peut soulager.
Cela réduit le risque de fatigue, crampes ou palpitations.
Suivi médical
Consultez un professionnel de santé si vous avez des antécédents médicaux, suivez un traitement ou ressentez une fatigue inhabituelle.
Un encadrement est indispensable pour un jeûne prolongé ou en cas de pathologies chroniques.
Comment rompre le jeûne sans danger ?
Reprenez en douceur avec des bouillons, jus dilués, puis légumes cuits.
Évitez les produits transformés ou gras, qui peuvent provoquer des troubles digestifs ou une reprise rapide de poids.
Peut-on prendre des compléments alimentaires pendant un jeûne hydrique ?
Le but du jeûne est de mettre le corps au repos, sans digestion ni stimulation métabolique.
Prendre des compléments, même naturels, peut rompre ce repos, surtout s’ils contiennent des calories, des excipients ou des substances actives.
Qu’est-ce qui se passe dans le corps pendant le jeûne hydrique ?
Des recherches* ont été menées par des chercheurs dans différentes universités sur des participants pratiquant le jeûne hydrique.
Ces études ont permis de mieux comprendre les mécanismes physiologiques en jeu.
6–12 heures
Le taux d’insuline diminue, ce qui signale au corps d’arrêter de stocker l’énergie.
Il commence alors à puiser dans ses réserves de sucre, appelées glycogène, stockées dans le foie.
C’est comme s’il vidait son “réservoir de carburant rapide” pour tenir sans nourriture.
12–24 heures
Une fois les réserves de sucre épuisées, le corps se tourne vers les graisses pour produire de l’énergie.
Ce processus s’appelle la cétose.
Il commence à “brûler” les graisses pour continuer à fonctionner.
Cela peut entraîner une légère haleine fruitée due aux corps cétoniques.
24–48 heures
Le corps augmente la production de corps cétoniques (issus des graisses) pour alimenter le cerveau et les muscles.
Cette période représente une fenêtre métabolique favorable à la régénération cellulaire.
L’autophagie s’intensifie : les cellules “nettoient” leurs composants abîmés.
En parallèle, l’hormone de croissance est libérée, aidant à protéger les muscles et à régénérer les tissus.
* Références
- Cahill GF. Fuel metabolism in starvation (Annu Rev Nutr, 2006)
- Owen OE et al. Brain metabolism during fasting (J Clin Invest, 1967)
- Mizushima N & Komatsu M. Autophagy: renovation of cells and tissues (Cell, 2011)
Quels sont les risques et effets secondaires ?
Effets possibles
- Vertiges, fatigue : dus à une chute de glycémie.
- Carences : baisse d’immunité, troubles cognitifs.
- Hypotension : pouvant entraîner étourdissements.
- Fonte musculaire : si le jeûne se prolonge sans apport protéique.
- Déséquilibres électrolytiques : engendrant crampes, troubles cardiaques, voire complications graves.
Ces effets restent rares sur un jeûne court, mais doivent être surveillés.
Personnes à risque
La pratique du jeûne hydrique est déconseillée aux enfants, femmes enceintes, personnes âgées ou atteintes de maladies chroniques comme le diabète, l’insuffisance rénale ou des troubles cardiaques.
Est-ce efficace ?
Oui, pour :
- Réinitialiser les habitudes alimentaires : Le jeûne réduit les envies de sucre et d’aliments transformés.
- Soutenir le métabolisme : le repos digestif aide à mieux gérer la glycémie, l’insuline et les graisses.
- Stimuler les cellules : l’autophagie élimine les déchets cellulaires et favorise la régénération.
Mais ce n’est pas un remède miracle : sans hygiène de vie équilibrée, les effets s’estompent.
Détox : ce que le jeûne hydrique fait… et ne fait pas
Contrairement à certaines idées reçues, le jeûne hydrique ne "nettoie" pas les organes mais stimule des mécanismes naturels de nettoyage cellulaire comme l’autophagie.
Notre corps assure déjà une détox naturelle, à condition d’être en bonne santé.
Les reins filtrent les déchets dans l’urine, les poumons éliminent certains gaz, et la peau évacue des toxines par la sueur.
FAQ - Vos questions fréquentes sur le jeûne hydrique
Limitez l’effort physique intense et privilégiez des activités douces (marche, yoga).
Il est préférable de jeûner pendant une période de repos (week-end, congé).
Le manque d’énergie peut réduire la concentration et l’efficacité au travail.
Non, sauf indication médicale, seule l’eau est recommandée.
Les infusions peuvent être acceptées dans certains cas.
En moyenne, 1 à 3 kg peuvent être perdus sur 2-3 jours.
Mais une partie est liée à la perte d’eau et peut être reprise rapidement.
Vertiges, fatigue extrême, nausées, palpitations : ces signes doivent alerter.
Consultez immédiatement un professionnel.
1 à 2 fois par an pour un jeûne prolongé.
Des jeûnes courts (24h) peuvent être envisagés plus souvent si bien tolérés.