Le Dr Jean-Nicolas Boullenois est l’un des premiers chirurgien bariatrique qui a proposé la sleeve gastrectomie et le bypass en France au début des années 2000.
Progressivement, il a enrichi sa pratique avec des techniques non invasives comme le ballon gastrique et les traitements médicamenteux qui ont toute leur place dans l’offre de soins pour les personnes en situation de surpoids ou d’obésité.
Découvrez son interview.
Avant tout, je leur fais prendre conscience que l’obésité est une maladie potentiellement grave par ses conséquences sur la santé par les comorbidités mais aussi par ses conséquences psychologiques, sociales, professionnelles, etc.
C’est insupportable d’entendre : « Il n’y a qu’à manger moins, il n’y qu’à bouger plus ».
D’abord parce que c’est inefficace eu égard à la complexité des causes multifactorielles de l’obésité.
Ensuite parce que c’est culpabilisant pour les personnes en situation de surpoids et d’obésité parce cela suppose que si elles n’arrivent pas à perdre du poids, c’est de leur faute.
Il est important pour une personne obèse de revenir à un poids correct. Mais tout seul, ce n’est pas facile.
Avant une éventuelle chirurgie, il y a une prise en charge préalable du patient obèse sur le plan diététique, psychologique, sportif qui dure de 6 mois à un an.
Donc le mot d’emblée est un peu inadapté.
La chirurgie de l’obésité s’adresse :
Pour ces patients, le ballon gastrique est la meilleure solution aujourd’hui.
Le ballon a l’avantage d’être totalement non invasif, pas besoin de chirurgie, ni d’anesthésie, ni d’endoscopie que ce soit pour le mettre en place ou pour le retirer.
L’accompagnement diététique, psychologique, sportif associé au ballon gastrique fait rentrer le patient dans un cercle vertueux et il va y avoir un début de perte de poids appréciable.
Ce que j’apprécie beaucoup avec cette technique, c’est qu’il y a un effet de rééducation des mécanismes de la satiété.
Les résultats sont extrêmement intéressants avec une perte moyenne de 10% à 15% du poids et se maintiennent dans le temps même après la disparition du ballon.
Il y a la possibilité du traitement séquentiel : On pose deux ballons gastriques l’un après l’autre avec un intervalle de 6 mois.
Dans ce cas-là, on peut arriver à une perte moyenne de 20% à 25% du poids, ce qui commence à se rapprocher des résultats de la chirurgie.
Le ballon est une excellente première étape même si ça ne va pas forcément éviter à long terme de s’orienter vers une solution chirurgicale chez les personnes très obèses.
A noter que l’on ne peut pas poser un ballon gastrique après une sleeve ou un bypass.
En cas de reprise de poids après une chirurgie bariatrique, les traitements médicamenteux peuvent être d’une aide précieuse.
Actuellement, il existe deux médicaments qui sont validés :
L’accompagnement pluridisciplinaire est essentiel.
La solution choisie qu’elle soit chirurgicale, non invasive comme le ballon gastrique ou médicamenteuse n’est pas un coup de baguette magique !
Elle ne sera efficace que si le patient bénéfice d’un excellent coaching diététique, sportif et mental afin de l’aider à retrouver une bonne hygiène de vie.
Il y a aujourd’hui un changement de paradigme sur la prise en charge globale de l’obésité :
Aucune technique ne peut suffire à elle seule à résoudre toutes les situations.
Chacune peut être utile un jour ou l’autre dans le parcours de vie des personnes.
Il y a quasiment autant de solutions que de patients obèses.
La solution choisie qu’elle soit chirurgicale, non invasive comme le ballon gastrique ou médicamenteuse ne sera efficace que si le patient bénéfice d’un excellent coaching diététique, sportif et mental afin de l’aider à retrouver une bonne hygiène de vie.
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